Immorale, scandaleuse, séductrice effrontée, Juliette Greco a incarné le désir, la passion, mais surtout la liberté, au risque de choquer les mœurs de son temps. Liberté de penser, d’aimer, de chanter, et de faire descendre la poésie dans la rue.
En choisissant d’interpréter Brel, Ferré, Maurice Fanon ou Bernard Dimey, celle qui revendiqua avoir "vécu comme un homme" et qui s’est toujours battue pour l’indépendance des femmes, a laissé parler les hommes de son temps de La Femme, une et multiple, avec admiration, cruauté parfois, mais toujours avec respect et surtout beaucoup d’humour...
Après son spectacle Barbara amoureuse, Caroline Montier a choisi d’interpréter le répertoire d’une autre grande dame en noir, elle aussi grande amoureuse. Toujours à son piano, accompagnée cette fois d’un contrebassiste, elle nous fait redécouvrir quelques joyaux souvent méconnus des plus grands poètes des années 60 et 70.
Caroline Montier :
C’est en 2019 que m’est venue, soudaine et évidente, l’idée de chanter le répertoire de Juliette Gréco.
Personnalité incontournable d’une époque qui a vu émerger les premières grandes féministes, femmes de caractère, libres, jouant de leur séduction et de leur intelligence pour flirter avec les limites de la moralité et de la bien-pensance chères à leur temps.
Comme pour Barbara, je connaissais peu son répertoire hormis les grands classiques de St Germain-des-prés. Gréco a eu le bonheur et la chance de rencontrer les plus belles plumes de l’après-guerre en France et de leur prêter sa voix, portant ainsi à la lumière quelques jeunes auteurs devenus célèbres par la suite. C’est ainsi que j’ai découvert quelques pépites de son répertoire des années 60 et début 70.
Toutes ces chansons ayant bénéficié d’arrangements très chiadés lors de leur enregistrement, souvent un peu « datés », le travail de restitution a constitué à les« déshabiller » afin de retrouver une essence et une simplicité qui permette de mettre en valeur les textes. La complémentarité et la richesse du piano et de la contrebasse m’ont permis de tisser un écrin sonore respectueux du caractère des chansons tout en y ajoutant une touche très personnelle.
« Après notre collaboration heureuse sur Barbara amoureuse, Caroline Montier a eu envie de s’attaquer à une autre icône de la chanson française, l’immense Juliette Gréco.
Comme Barbara, c’était une femme affranchie pour laquelle les textes étaient primordiaux. À la différence de Barbara qui écrivait et composait elle-même, Gréco a imprimé sa forte personnalité faite d’audace et de son goût absolu de la liberté dans les textes des autres.Et quels autres! Les plus grands lui ont offert leur plume: Jean-Paul Sartre, Boris Vian, Jacques Prévert, mais aussi Bernard Dimey, Léo Ferré, Jacques Brel, Maurice Fanon, Etienne Roda-Gill, Roger Vitrac ou Jean-Loup Dabadie.
Bien qu’elle interprète le tube de Gréco, Déshabillez-moi, Caroline Montier a choisi des chansons moins connues de l’autre dame en noir. Des bijoux de sensualité, modernes et insolents comme elle.
En accompagnant Caroline Montier dans son projet, j’ai voulu casser cette image de longue dame brune en l’habillant de rouge vif, couleur du désir et de la révolution. Car Gréco a passé sa vie à combattre les conformismes et a toujours refusé de se laisser enfermer dans des codes, quels qu’ils soient.
Avec sa silhouette élégante, sa voix cristalline et son intelligence des textes associés à son humour, Caroline Montier nous livre une Gréco joyeuse et jouisseuse dont le vie a été guidée par son goût du désir et du plaisir. Une Gréco rieuse et grave, vibrante et bien vivante, soutenue par un contrebassiste talentueux dont les notes jazzy répondent au piano dont joue merveilleusement bien Caroline, lorsqu’elle ne s’accompagne elle-même au ukulélé. Tout cela divinement mis en lumière par Antoine Le Gallo.»
Caroline LOEB
Chargé de diffusion JULIETTE GRÉCO La femme
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